L’intrépide défenseur de la Patrie
Sa loyauté et sa fidélité aux institutions ainsi que ses hauts faits d’arme sur différents fronts sur lesquels l’armée tchadienne a dû se déployer font du Chef d’Etat-major Général d’Armée, Abakar Abdelkerim Daoud, l’homme qu’il faut à la place qu’il faut.
Depuis l’accession du Tchad à l’indépendance, Abakar Abdelkerim Daoud est le troisième militaire tchadien à être élevé au grade de Général d’Armée à la suite du défunt Maréchal Idriss Deby Itno et de l’actuel Président de la transition, Général Mahamat Idriss Deby Itno. C’est dire que ses états de service, sa bravoure et sa rage de vaincre ont su hisser ce natif du village Bâgourfou, dans la province de Wadi Fira, au sommet du haut commandement de la grande muette tchadienne.
Agé de cinquante-cinq ans aujourd’hui, Abakar Abdelkerim Daoud intègre l’armée tchadienne en 1985. Cinq ans plus tard, il fait garde du corps du Président de la République. C’est qu’en quelques ans dans les rangs de l’armée, il a su s’imposer comme un soldat redoutable qui ne recule devant aucun ennemi aussi dangereux soit-il ; ce qui lui a valu le surnom de « Kirekeyno », c’est-à-dire « celui qui ne fuit pas face à l’ennemi ».
SECURITE PRESIDENTIELLE
En 1991, il devient Chef de la Sécurité présidentielle. Un après, il occupe les fonctions de commandant de la Garde présidentielle. En cette même année, il part au Lac Tchad pour combattre, à la tête de ses hommes, les rebelles du Mouvement pour la Démocratie et le Développement (MDD). Au combat, il s’est gravement blessé. Il est évacué en France où il restera plus d’un an. De retour au pays, il est nommé Commandant du régiment des escadrons blindés à la Présidence de la République en 1993. Deux ans plus tard, il est de nouveau le Commandant de la Garde de la Sécurité Présidentielle (GSP) où il restera deux années ; soit de 1995 à 1997.
En 1998, il passe Commandant adjoint de la GSP avant d’en reprendre à nouveau la tête en 2000. Il sera nommé Chef des opérations dans la région du Borkou Ennedi Tibesti (BET), puis promu Lieutenant-colonel. En 2003, il est nommé 2ème adjoint au commandant de la Gendarmerie Nationale. Promu colonel en 2004, il devient Commandant titulaire de la Gendarmerie de 2005 à 2011.
En 2010, il est l’artisan de la victoire de la bataille d’Amdam qui a été fatale à la rébellion des frères Erdimi. Son courage et sa fidélité lui ont permis de gravir la hiérarchie militaire pour être le Chef d’État-major Général des armées 1er adjoint du commandement militaire de la Zone Est à Abéché. De 2018 à 2019 il est nommé conseiller à la Direction Générale de Service de Sécurité des Institutions (DGSSI) avant d’être élevé Chef d’État-major Général des Armées du Tchad. En 2021, Il est également membre du Conseil Militaire de transition, qui assure la gestion du pays depuis la mort du Maréchal Idriss Deby itno. Il a été élevé au grade de général d’armée le 11 octobre 2023, devenant le troisième Général d’armée de l’histoire du Tchad.
UN FIDELE
Des témoignages laissent entendre que lorsque le défunt Maréchal Idriss Deby itno lui annonce qu’il a besoin de lui à ce poste, dans un calme olympien, il a répondu : « Merci Président, mais je sais que dans quatre-vingt-dix jours vous me remplacerez ». Le Maréchal le fixe du regard et lui dit, « Tu as toujours été un fidèle. Tu seras mon dernier CEMGA, Abakar. Je dis bien mon dernier CEMGA jusqu’au jour où je ne serai plus au pouvoir. » Assez pour que Abakar Abdelkerim Daoud accepte la nomination.
Quelques mois plus tard, il s’engage, corps et âme pour contrecarrer l’offensive des rebelles du Front pour l’Alternance et la Concorde au Tchad (FACT) lors de leur percée à quelque trois cent kilomètres de la capitale. Lors du départ du Maréchal vers le champ de bataille, il conseille à son fils Mahamat Idriss Deby Itno de ne pas s’éloigner de ce fidèle soldat, Kirekeyno. Après la mort d'Idriss Déby le 20 avril 2021, il réalise que ce n’était pas des paroles en l’air, lorsque le Maréchal lui a juré qu’il sera son dernier CEMGA.
A l’issue de la prise de pouvoir de Mahamat Idriss Déby, il devient membre du Conseil Militaire de Transition, avant que ce dernier ne le promeuve à titre exceptionnel au rang de Chef d’Etat-major Général d’Armée en octobre 2022 pour tous les services rendus à la Nation au nom de l’Armée tchadienne.