L’ARMÉE TCHADIENNE, UN TRESOR POUR L’AFRIQUE
Rendre un vibrant hommage à l’Armée Tchadienne, demeure un devoir historique pour les Africains.
La République du Tchad s’est imposée au fil des ans, comme un grand Acteur incontournable pour la sécurité en Afrique. Cependant, l’Armée Tchadienne est aujourd’hui l’une des plus redoutables et plus efficace du Continent. Soucieuse de porter secours et de protéger les Communautés à la base, les biens et les populations vulnérables du terrorisme qui perdure, cette Armée qui s’est sacralisée dans les mémoires et esprits des Africains et Autres, mérite bien une attention assez particulière et un hommage inaltérable.
L’Armée Tchadienne a su avec courage, vaillance, combativité et patriotisme défendre les frontières et l’intégrité nationale contre des ennemis divers et variés, venus de tous les horizons. Des rebellions internes et externes ont été vaincues, des armées de pays voisins ont été repoussées. Elle a réussi à stabiliser et à maintenir l’unité d’un pays traversé par des tensions socio-politiques.
A l’appel du Général De Gaulle de 1940, le Tchad était le 1er pays d’Afrique à mobiliser ses Forces de Défense et de Sécurité pour aller combattre les nazis et contribuer à la libération de l’Europe.
Fort de cette expérience dans le soutien des causes justes aux alliés que sur le plan international, l’Armée Tchadienne a été engagée pour apporter son appui à la France, au Vietnam, en Irak, au Yemen…
Sur le plan continental, l’Armée Tchadienne a été engagée pour la restauration et le maintien de la Paix et de la stabilité dans plusieurs pays : Rwanda, RDC, RCA, Togo... Elle a d’ailleurs combattu contre le mouvement rebelle de Boko Haram qui a semé la mort et a déstabilisé les pays tels le Niger, le Nigéria, le Cameroun. Aussi, cette Armée s’est engagée dans le Sahel pour contribuer à défendre les pays de la région (le Mali, le Burkina Faso, le Niger) soumis aux attaques et attentats de groupes djihadistes et/ou terroristes qui ont déstabilisé leurs Nations.
Toutefois, l’Armée Tchadienne a souvent payé un lourd tribut dans les multiples campagnes militaires hors du territoire. Mais elle a en même temps gagné ses lettres de noblesse qui justifie qu’elle soit aujourd’hui qualifiée à juste titre d’ « Armée d’Afrique ».
Tous ces pays Africains précités et y compris ceux etrangers, dont la France, le Vietnam, l’Irak, le Yemen… sont redevables envers l’armée Tchadienne pour leurs efforts, sacrifices et le sang versé de ses soldats afin de défendre et sécuriser les territoires, les populations et les biens.
Enfin, cette Armée a aussi fourni au système politique tchadien, plusieurs générations d’officiers parmi lesquels ont émergé des dirigeants politiques majeurs tels que Les feux Maréchal Idriss DEBY ITNO, Le Général Wadel Abdelkader KAMOUGUE, Le Grand Officier Hassan DJAMOUS, Le Général ALATCHI Djirey, Le Général ROUTOUANG Golom, Le Colonel ALAFI...
et aujourd’hui nous avons Le Général Mahamat Idriss DEBY ITNO, Le Général Abakar Abdelkrim Daoud Le Général Mahamat Nour Abdelkerim, Le Général Mahamat Ismaïl Chaïbo, Le Général Tahir Erda, Le Général Idriss YOUSSOUF BOY, Le Général Bichara ISSA DJADALLAH, Le Général WEIDING ASSI ASSOUE, le Général GOUARA LASSOU, Le Général OKI DAGACHE et bien d’autres qui ont marqué l’opinion nationale et internationale par leur bravoure.
Paix, stabilité, sécurité,bravoure et courage sont les maitres mots qui définissent au mieux l’action de cette Armée. Une grande muette aujourd’hui au carrefour d’une reconciliation nationale en plein construction, une Afrique en plein mutation, dans un monde en constante évolution.
Une armée republicaine et engagée qui tire sa notoriété d’une riche histoire, qui mérite d’être raconté et péréniser de génération en génération.
ARMEE TCHADIENNE
Aux origines d’un déploiement tout terrain
Fondée à la suite de l’indépendance du pays vis-à-vis de la France en 1960, l’Armée Tchadienne a su faire preuve de courage, de détermination et de professionnalisme dans les situations les plus difficiles en contribuant à la défense de la souveraineté et de l’intégrité territoriale du Tchad, ainsi qu’à la stabilité de la Sous-région.
Souvent méconnue ou oubliée, l’histoire de l’armée tchadienne est pourtant des plus intéressante pour qui veut comprendre la conjoncture politique du sahel et du Golfe de guinée.
L’armée tchadienne est la dénomination officielle de l’armée gouvernementale du Tchad, fondée en 1960 à la suite des indépendances de nombreux pays au Sud du Sahara. Elle est constituée des forces terrestres, d’une gendarmerie et d’une force aérienne. En 2021, elle comprenait, selon les estimations, entre 40 000 et 65 000 soldats.
Depuis sa création, l’armée tchadienne a connu de nombreux défis sécuritaires, tant sur le plan interne qu’externe. Elle a dû faire face à plusieurs rébellions armées, à des conflits frontaliers avec la Libye et le Soudan, et à des menaces terroristes provenant de Boko Haram et de l’État islamique. Malgré ces difficultés, l’armée tchadienne a su démontrer sa capacité à défendre la souveraineté et l’intégrité territoriale du pays, ainsi qu’à contribuer à la stabilité régionale.
Alafia Magazine revient de façon sommaire sur les grandes lignes de cette histoire en évoquant au passage ces grands succès sur les divers théâtres d’opération où elle s’est déployée, ainsi que sur le rôle majeur qu’elle continue de jouer pour la sauvegarde de l’intégrité du territoire nationale tchadien sans oublier de la Sous-région Afrique centrale.
une force regionale reconnue
Voici quelques-uns des plus grands succès de l’armée tchadienne depuis sa création :
- La guerre des Toyota (1978-1987) : il s’agit d’une série de conflits opposant le Tchad à la Libye, qui cherchait à annexer la bande d’Aozou, une zone riche en uranium située au nord du Tchad. L’armée tchadienne, soutenue par la France et les États-Unis, a réussi à repousser les troupes libyennes équipées de chars et d’avions, en utilisant des pick-up armés de mitrailleuses et de lance-roquettes, surnommés “Toyota” par les médias.
L’un des faits marquants de cette guerre est la bataille de Maaten al-Sarra en 1987, où l’armée tchadienne a infligé une défaite cinglante à la Libye, détruisant plus de 80 véhicules blindés et capturant une importante quantité d’armes et de munitions. La guerre des Toyota a permis au Tchad de conserver sa souveraineté sur la bande d’Aozou, qui lui a été officiellement restituée par la Cour internationale de justice en 1994.
- L’intervention au Mali (2013) : face à l’avancée des groupes djihadistes qui contrôlaient le nord du Mali depuis 2012, le Tchad a envoyé environ 2 000 soldats pour participer à l’opération Serval, menée par la France pour libérer le pays.
ARMEE TCHADIENNE, AU CŒUR DES INSTITUTIONS REPUBLICAINES…
Ce corps de l’État a depuis des décennies joué un rôle central dans la stabilité des institutions et plus.
C’est une lapalissade irréfutable que le Sahel doit sa relative quiétude aujourd’hui à l’armée tchadienne. Son entrée dans la guerre contre le Jihadisme aura été un élément probant dans la lutte contre le terrorisme séculaire qui s’est relancé avec l’émergence de cellules liées à Al Qaeda dans cette bande désertique de l’Afrique qui se sont lancés à l’assaut de l’Afrique subsaharienne. Accrochant une nouvelle ficèle à son arc : celle de terreur des terroristes dans le Sahel. Mais c’est davantage au sein des frontières nationales que l’armée tchadienne s’était jusqu’ici illustrée.
Fondée en 1960 à l’indépendance du pays, l’on est passé de Forces armées tchadiennes (FAT) à Forces armées nationales tchadiennes (FANT) en 1982, en passant par Armée nationale tchadienne. Mais la réalité est restée immuable.
L’armée du pays de Tumaï a toujours été un instrument de pouvoir. Une institution attachée à la protection du pouvoir qu’il a très souvent exercé lorsqu’elle a chaque fois été appelée à l’user ou le défendre. Si elle naît avec des hommes de carrière formés à la régulière, l’armée tchadienne a généralement été composée et recomposée avec des éléments du Front national de libération du Tchad et aujourd’hui avec des rebelles qui ont rejoint les rangs des troupes régulières.
Avec toujours une ambition : la défense des frontières nationales et la protection des institutions. Finissant par jouer très souvent le rôle premier dans la gestion des affaires publiques, au gré des batailles entre politiques, et surtout les interminables incursions des rebelles dans la vie de la Nation.
Et c’est dans les années 70 que les militaires tchadiens s’invitent pour la première fois sur le terrain politique. C’est exactement le 13 avril 1975 avec le renversement de François Tombalbaye qui combattait en vain une rébellion depuis 1966. Du coup, l’armée avait cru devoir prendre les commandes pour raccourcir la chaîne de commandement face à la crise sécuritaire qui persistait depuis une dizaine d’années. Depuis, l’armée est restée dans les arcanes du pouvoir, même si du fait de l’avènement de la démocratie, le treillis a quitté le palais présidentiel pendant trente ans.
…MAITRE DU SAHEL
C’est que le maréchal Deby l’a compris à sa prise de pouvoir en 1990. L’homme qui a passé sa vie dans le métier des armes, avait pour priorité de restructurer cette armée et lui inculquer une nouvelle âme, celle d’un géant. Dans la réorganisation, le nouveau Chef militaire renvoie dans la vie civile les anciens combattants rebelles qui le souhaitaient, et engage une professionnalisation poussée des troupes et obtient une armée solidement entraînée et rompue à la guerre.
Malgré les turpitudes qu’elle subit très souvent de l’intérieur, l’armée tchadienne plie sans rompre et s’impose comme le maître d’un Sahel que des groupes terroristes tiennent à contrôler.
Le Tchad, le Nigéria, le Cameroun, le Mali, le Niger et le Burkina Faso sont des cibles privilégiées d’Al Qaeda au Maghreb islamique (AQMI), de Boko Haram et de l’État islamique. Les efforts individuels des différents États s’avèrent insuffisants à neutraliser l’ennemi commun. Il faut coaliser les forces. Et naquirent le G5 Sahel, et la Force multinationale mixte (FMM) parmi d’autres initiatives. Mais c’est l’armée tchadienne qui se singularise, et montre plus apte à résister aux forces négatives. Et c’est la tradition de la guerre en interne qui finalement forge « l'expertise tchadienne dans la guerre », analyse Brahim Moussa.