Un fin tacticien au service de la République
Figure incontestable de l'espace politique Tchadien dont il est un des grands animateurs depuis plus d'une trentaine d'années, le leader de l'Union Nationale pour la Démocratie et le Renouveau (UNDR) est le Médiateur de la République du Tchad. Il a dirigé d'octobre 2022 à décembre 2023, le Gouvernement de transition du Tchad. De l'avis de nombreux observateurs, il se présente comme le symbole de l'ouverture d'une nouvelle ère à Ndjamena .
« Accompagner le Chef de l'État dans une grande œuvre ». C'est l'objectif que s'est fixé Saleh Kebzabo dès sa nomination le 12 octobre 2022, par le Président de la Transition. Le Général Mahamat Idriss Déby a fait le choix d'une grande expérience au sein du microcosme politique et d'une connaissance confirmée du pays.
L'homme est doté d'un parcours riche et solide. Il a le profil du poste ainsi que les outils et les leviers nécessaires pour apaiser le climat politique et conduire la transition de façon pacifique, dans un contexte marqué par de vives contestations avec notamment le mouvement Wakit Tamma, plateforme regroupant l'essentiel des partis politiques et organisations de la société civile de l'opposition.
ENGAGEMENT PATRIOTISME
L'originaire de Léré dans la région du Sud-Ouest du Tchad est certes un homme politique, mais il est surtout et avant tout un patriote engagé. Avant son entrée en fonction comme Premier ministre de transition, Saleh Kebzabo est l'un des grands architectes - vice-président du Comité d'organisation du Dialogue National Inclusif et Souverain (DNIS) d'août 2022, qui a permis de réformer les institutions du Tchad et de mettre sur pied une nouvelle Constitution.
En effet, conscient des intérêts supérieurs de la Nation et du rôle pivot qu'il est appelé à jouer dans la refondation de son pays, Saleh Kebzabo a travaillé à rassembler autour d'une table, et ce pendant cinq mois, à Doha au Qatar. , 52 groupes politico-militaires pour les fédérer à l'idéal d'une paix durable et d'une prospérité commune. Loin des velléités radicalistes et même extrémistes pour certains, l'ancien Ministre des Affaires étrangères (1997-1998) conduit les négociations pour juguler les lignes de fracture et de blessures apparentes ou larvées. Il poursuit son périple dans trois pays d'Afrique de l'Ouest et participe à l'ensemble des pourparlers de Ndjamena.
Au bout du compte d'un processus âpre, marqué par de nombreux rapports, 233 formations politiques, de nombreuses organisations de la société civile, les groupes rebelles et syndicats participent au Dialogue National Inclusif et Souverain.
PROGRAMME AMBITIEUX
Depuis lors, un gouvernement d'union nationale est formé. Pour celui qui fût quatre fois candidat aux élections présidentielles (1996, 2001, 2006 et 2016) face à feu le Maréchal Idriss Déby Itno, « il [nous] devra agir promptement, efficacement et dès aujourd'hui à traduire dans les faits le vaste chantier de la rénovation ».
Ancien député du Parlement panafricain - 2007 à 2016 - et Président de la Commission de coopération, des relations internationales et du règlement des conflits de l'institution panafricaine, Saleh Kebzabo a mis immédiatement en place un programme ambitieux de cinq axes, allant des questions de sécurité au retour à l'ordre constitutionnel en passant par la cohésion sociale, la paix, la réconciliation nationale et l'organisation des élections démocratiques, libres et transparentes.
De l'avis de nombreux observateurs de la scène politique tchadienne, il « incarne la pré-transition, la transition et la post transition ». Fidèle à sa feuille de route, sa mission consiste depuis lors à mettre en place un processus de démobilisation et de réinsertion des mouvements rebelles ayant signé les accords de paix de Doha, à rétablir la justice sociale et à œuvrer pour une meilleure redistribution des richesses.